N° 6 - Octobre 2013
[Date de publication : Octobre 2013 - Couverture : Imprimée
en noir sur papier blanc (Titre, Sous-Titre, Numéro, Date, Illustration en noir couvrant le dos) - 2e de couverture : Sous-Titre,
Mention de périodicité ("Publication annuelle de la Société Marcel
Schwob"), Adresse, Directeurs de la Publication, Comité de rédaction,
Correspondants étrangers, Réalisation de la maquette, Vente au numéro,
ISSN - 3e de couverture : Société Marcel Schwob (site, Fondation, But, Conseil d’Administration, Adhésion) - 4e de couverture : Suite de l'illustration, signature autographe de Marcel Schwob - Page [1] : muette - Page [2] : muette - Page [3] : Faux-Titre
(Titre, Sous-Titre, Numéro, Illustration représentant une main tenant
un livre ouvert, Année, Éditeur [Édites par la Société Marcel Schwob],
Paris) - Page [8] : muette - Pages [61-62] : muettes - Page [132] : muette - Pages [148] : muette - Pages [176-177] : Contributeurs - Page [180] : Achevé d'imprimer, imprimeur - Pagination : 180 pages]
*** : Monelle et les Autres, dessin [illustration de la
couverture du roman pour la jeunesse de Geneviève de Brisac, légendée
comme suit : "La romancière Geneviève de Brisac, auteure d'une série de
petits romans de jeunesse, Monelle et les baby-sitters (1992), Monelle et les footballeurs (2000) et Monelle et les autres (2002), écrit : "Le Livre de Monelle
est très important pour moi (l'instant, l'enfance, la beauté, tout
cela). Et Marcel Schwob est probablement un lointain cousin. Je devais
me nommer Monelle, à ce que je sais, et j'ai toujours rêvé à cette
petite fille double" (6 février 2012)."] (p. [4])
Agnès Lhermitte : Éditorial, article [en
épigraphe, citation de Raymond Queneau : "Si tu t'imagines, fillette, fillette..."] (p. [5]-6)
DOSSIER LES SŒURS DE MONELLE
(p. [9]-60)
Léonor Fini : Illustrations pour Le Livre de Monelle, dessins (p. [10])
Émilie Yaouanq : L'art de l'esquisse et de la suggestion dans "Les Sœurs de Monelle",
article (p. [11]-19)
Ricardo Godoy : "La Dame du miroir", dessin [daté "2012"] (p. [20])
Agnès Lhermitte : Les sœurs d'Ilsée, article (p. [21]-37)
Georges de Feure : "Bûchette", gravure sur bois [extrait de La Porte des rêves] (p. [38])
Jonathan Wenger : Des enfants verts aux filles de pitié : sur la réécriture schwobienne d'une anecdote médiévale, article [suivi d'une bibliographie (p. 49)] (p. [39]-49)
Ricardo Godoy : "La Rêveuse", dessin [daté "2012"] (p. [50])
Agnès Lhermitte : "La Rêveuse" et La Dernière Fée de Balzac, article (p. [51]-53)
Georges de Feure : "La Fille du moulin", gravure sur bois [extrait de La Porte des rêves] (p. [54])
Agnès Lhermitte : Trois réceptions critiques du Le
Livre de Monelle : Arsène Alexandre (1894), Charles Keller (1894), Roger Judrin (1959), article [suivi de la retranscription des trois articles : voir ci-dessous] (p. [55]-56)
Arsène Alexandre : Chroniques d'aujourd'hui. Le Livre de Monelle, compte rendu (p. 56-58)
[Charles] K[eller]. : Le Livre de Monelle, par Marcel Schwob (Léon Chailley, éditeur), compte rendu [in "Nos Lectures", La Lorraine artiste, n° 31, Nancy, 29 juillet 1894] (p. 58-59)
Roger Judrin : Marcel Schwob : Le Livre de Monelle (Mercure de France), compte rendu [in "Notes", La Nouvelle revue française, octobre 1959] (p. 59-60)
RÉSONANCES AUTOUR DE MONELLE
(p. [63]-131)
Georges de Feure : "Bargette", gravure sur bois [extrait de La Porte des rêves] (p. [64])
Michel Suffran : Trois sœurs de Monelle, adaptation radiophonique [précédée la présentation suivante : "Dans Monelle la nuit de Marcel Schwob, son adaptation radiophonique réalisée en 1962, Michel Suffran récrit l'histoire de la quête de Monelle par le héros. La voix de Monelle disparue enjoint à ce "Passant", objectivation mythique du narrateur schwobien, de la chercher à travers le monde, et à travers ses sœurs. Leur dialogue, réparti en quatre séquences, encadre trois parties consacrées respectivement aux trois soeurs retenues dans la série originelle : "Bargette" ("La Déçue"), "Marjolaine" ("La Rêveuse") et "Ilsée" ("La Prédestinée"). La recréation de ces trois "sœurs de Monelle" est reproduite ici avec l'aimable autorisation de l'auteur." - deuxième, quatrième et sixième séquences]
(p. [65]-91)
Hervé Duetthe et Rose Coogan : Les sœurs de Monelle, sculptures [datées "2009" - cliché H. Duetthe] (p. [92])
Hervé Duetthe, Rose Coogan : "Les soeurs de Monelle", hommage plastique à Marcel Schwob, article et entretien [précédé d'une présentation par Agnès Lhermitte - l'entretien avec Rose Coogan a été réalisé par Agnès Lhermitte - illustré (p. 94, 98, 99) de photographies des sculptures] (p. [93]-99)
E. Guibert et David B. : Le Capitaine écarlate, dessin [reproduction de la couverture de l'album (2000)] (p. [100])
Bruno Fabre : Le Livre de Monelle et la bande dessinée, article [illustré de vignettes (p. 102, 104, 107, 109, 111) et suivi d'une bibliographie (p. 111)] (p. [101]-111)
Mandragore : Petite flamme menteuse, dessin [reproduction de la couverture de l'album (2006)] (p. [112])
Mandragore : Marcel Schwob, article [suivi d'une vignette (p. [115])] (p. [113]-114)
Ricardo Godoy : Monelle, dessin [daté "2012"] (p. [116])
Bruno Fabre : Poème d'hier : "Adieux à Monelle" (1904) de Jean-Marc Bernard, article [suivi de la retranscription du poème : voir ci-dessous] (p. [117]-118)
Jean-Marc Bernard : Adieux à Monelle, poème en vers libres [Pour Louis Dumont - en épigraphe, citation du Livre de Monelle de Marcel Schwob : "Tu effaceras avec ton pied gauche la trace de ton pied droit." - daté "Valence, décembre 1904" - paru dans Revue littéraire de Paris et de Champagne, n° 25, avril 1905] (p. 118-119)
Ricardo Godoy : Monelle, dessin [daté "2012"] (p. [120])
Bruno Fabre : Poèmes d'ailleurs : Monelle dans la poésie espagnole contemporaine, anthologie [présentation et notice par Bruno Fabre - voir poètes ci-dessous] (p. [121]-131)
Eduardo Lizalde : Lamentacion por una perra / Monelle (p. 122) ; Otra vez Monelle [en épigraphe, citation du Marquis de Sade : "Un poco mas franceses y seréis republicanos."] (p. 122-123), poèmes (p. 122-123)
Leopoldo Maria Panero : Condesa morfina, poème (p. 124-126)
Luis Alberto de Cuenca : El Libro de Monelle, poème (p. 127-128)
Luis Benitez : A Marcel Schwob, poème (p. 129)
Ruth Llana : I. Dentro del corazon... [en épigraphe, citation du Livre de Monelle : "Monelle me trouva dans la plaine où j'errais et me prit par la main. - N'aie point de surprise, dit-elle, c'est moi et ce n'est pas moi ; Tu me retrouveras encore et tu me perdras."] ; II. Me es imposible amarla... [en épigraphe, citation du Livre de Monelle : "Et je regardai par la plaine et je vis se lever les sœurs de Monelle."] (p. 130) ; Un arbol te observa... (p. 131), poèmes (p. 130-131)
MŒURS DES DIURNALES
(p. [133]-147)
Émile Cohl : Couverture du catalogue des Arts incohérents, dessin [détail - daté "1893"] (p. [134])
Alain Chevrier : Sur la bibliothèque imaginaire de Marcel Schwob dans Mœurs des Diurnales, article (p. [135]-147)
DOCUMENTS
(p. [149]-171)
*** : Octave Uzanne, photographie (p. [150])
Bertrand Hugonnard-Roche : Octave Uzanne et Marcel Schwob : une relation sensible et bibliophilique,
article [suivi d'annexes : voir ci-dessous] (p. [151]-159)
Octave Uzanne : "Hommes et choses : Marcel Schwob" [paru dans La Dépêche de Toulouse, 3 mars 1927, p. 1] (p. 160-163) ; "Causeries : Les Diurnales - Essai sur les Défaillances du Journalisme" [extraits - paru dans La Dépêche de Toulouse, 19 septembre 1903, p. 1-2] (p. 164-165), articles (p. 160-165)
Georges de Feure : La Porte des rêves, gravure sur bois [page de titre de l'ouvrage (1898)] (p. [166])
Octave Uzanne : Cinq lettres à Marcel Schwob, lettres [transcription par Bruno Fabre - datées "Paris, ce 18 juillet 1895", "4 août 1895", "Paris, 26 février 1896", "Paris, 11 août 1897", "Paris, 14. XI. 97" - reproduction de la troisième et dernière lettres (p. 168 et 171)] (p. [167]-171)
A[gnès]. L[hermitte]., B[runo]. F[abre]. :
Glanures [en regard de la première page, reproduction de "Les petites filles", gravure sur bois par
Félix Vallotton, 1893 (p. [172]) - Marcel Schwob,
La Croisade des enfants, suivi de
Nouvelles de L’Écho de Paris, Angoulême, éditions Marguerite Waknine, "Les cahiers de curiosités", 2013 ; Marcel Schwob,
La Estrella de madera, introduccion y traduccion de Luis Gonzales Platon, Madrid, Ediciones sequitur, 2009 - signé A. L. (p. [173]) ; Marcel Schwob,
El libro de Monelle, traduccion y prologo de Luna Miguel, Madrid, Ediciones Demipage, 2012 - signé A. L. (p. 174) ; Christian Berg,
L'automne des idées - Symbolisme et Décadence à la fin du XIXe siècle en France et en Belgique, Études réunies par Kathleen Gyssels, Sabine Hillen, Luc Rasson et Isa Van Acker, Louvain, Éditions Peeters, 2013
- signé A. L. (p. 174-175) ; Bruno Fabre, "Francis Jammes et Marcel Schwob : une affectueuse connivence", suivi de "Choix de lettres échangées entre Francis Jammes et Marcel Schwob",
Cahiers Francis Jammes, n° 1, dir. Mikaël Lugan, Orthez,
Association Francis Jammes, 2012 -
signé A. L. (p. 175) ; Sylvie Ballestra-Puech, "Hybride et métamorphose. De l'Arachné ovidienne à la femme-araignée", in
Ovide, figures de l'hybride. Illustrations littéraires et figurées de l'esthétique ovidienne à travers les âges, ét. réunies par Hélène Casanova-Robin, Paris, Champion, 2009 - signé B. F. (p. 175)], comptes rendus
(p. [172]-175)
*** : Table des Matières (p. [178]-[179])
Document
"Éditorial"
Si tu t’imagines, fillette, fillette...
Raymond Queneau
Spicilège n° 5 explorait la figure de Monelle. Ce numéro le prolonge en s’attachant plus particulièrement aux "Sœurs de Monelle" qui "se lev[èrent]", dans la deuxième partie de l’ouvrage, et l’une après l’autre "s’embarqu[èr]ent sincèrement pour le pays des mensonges(1)". Ces "petites filles", noyau sériel qu’est venu ensuite enserrer l’histoire de Monelle pour constituer le triptyque définitif, semblent avoir été primitivement un projet en soi où Jules Renard voyait "un livre qui comptera" (lettre à Schwob du 8 janvier 1893). Annoncées par les héroïnes de certains contes antérieurs ("Fleur de Cinq pierres", "Maïe", "Cruchette"...), puis par les jeunes prostituées (Ann, Sonia…) des "Paroles de Monelle", les onze "enfantines" aux têtes farcies de contes s’égarent sous le signe d’une libido toute neuve, élémentaire et parfois perverse. Ces toutes petites femmes, entre Alice Lidell et Lolita, ont troublé bien des lecteurs et fait rêver bien des lectrices. Certaines, prenant Monelle comme "pseudo" sur la toile, reproduisent d’ailleurs l’identification ambiguë des sœurs à leur modèle, tandis que la jeune héroïne de Geneviève Brisac, dernier avatar bien positif cette fois, assure dans la littérature de jeunesse actuelle la survie du nom de Monelle.
Inaugurant le DOSSIER qui leur est consacré, Émilie Yaouanq analyse l’art de la suggestion dans cette série de récits intrinsèquement poétiques. Puis sont abordées certaines sources et/ou accointances de trois d’entre eux : "La Prédestinée" (Ilsée et bien d’autres Ilsées, du Romantisme allemand à nos jours), "La Rêveuse" et, grâce à l’érudition de Jonathan Wenger, "La Sauvage". Enfin trois articles critiques montrent, d’un siècle à l’autre, l’évolution de la réception du Livre de Monelle, et en particulier de sa partie centrale.
En RÉSONANCES, nous publions les variations que Michel Suffran propose, dans son adaptation radiophonique Monelle de la nuit, de trois des récits ("La Déçue", "La Rêveuse" et "La Prédestinée"). Deux sculpteurs, Hervé Duetthe et Rose Coogan, se sont associés pour ériger sept mystérieuses Sœurs de Monelle en hommage à une œuvre qui "inaugure la modernité en littérature". Si Le Livre de Monelle dans son ensemble a été peu illustré, les "Sœurs de Monelle" ont davantage inspiré les dessinateurs. Georges de Feure leur a consacré dans La Porte des rêves quelques planches qui les enferment dans des décors saturés de symbolisme. Soixante ans plus tard, Léonor Fini esquisse au contraire sur des pages blanches des silhouettes graciles, corps dénudés mais vides de chair d’ingénues impudiques. Plus récemment encore, Ricardo Godoy les croque avec un onirisme plus noir. Bruno Fabre montre que les auteurs de bandes dessinées ne sont pas en reste : Emmanuel Guibert adapte "La Voluptueuse" et, associé à David B., donne corps à Monelle dans une aventure fictive de Marcel Schwob, tandis que Mandragore joue, dans deux volumes inspirés par le Paris fin-de-siècle, sur cette figure mystérieuse. Monelle suscite enfin des échos divers chez les poètes : un poème de Jean-Marc Bernard prend dès 1904 le contre-pied du message de Monelle, alors que plusieurs poèmes de langue espagnole lui rendent hommage tout au long du siècle.
MŒURS DES DIURNALES : En décryptant les sous-entendus de la bibliothèque imaginaire bâtie par Schwob dans Mœurs des Diurnales, Alain Chevrier ouvre le chantier que mérite ce traité satirique rabelaisien encore trop peu étudié, et rappelle justement l’humour volontiers scatologique de l’auteur.
DOCUMENTS : Bertrand Hugonnard-Roche esquisse les relations entretenues par Marcel Schwob avec l’éditeur bibliophile Octave Uzanne. Son étude est complétée par les deux articles consacrés par Uzanne à Schwob, notamment à la parution de Mœurs des Diurnales, et par leur brève correspondance.
Pour finir, quelques GLANURES recensent les récentes publications concernant Marcel Schwob.
Agnès LHERMITTE
(1) Raymond Schwab, "Marcel Schwob, le maître au masque d'or", Mercure de France, vol. 81, 1er juillet 1910, p. 29.
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