[Titre : CAHIERS FRANCIS JAMMES - Dates de publication : Décembre 2012 (n° 1) à ... - Périodicité : Annuel - Lieu de publication : Orthez - Format : 240 x 155 mm - Couverture : imprimée en noir et rouge sur papier blanc à matière - Pagination : variable, 190 pages (pour le premier numéro) - Prix et abonnements : Le Numéro = 18 € (pour la France) ; Adhésion à l'Association Francis Jammes (membre bienfaiteur) = à partir de 50 € ; (membre actif) = 30 € - Directeur de la publication : Mikaël Lugan - Collaborateurs : Albert Beaume, Brigitte Benoist, Stéphanie Bertrand, Christian Buat, Richard Buxton, Daniel Cunin, Florence Delay, Djinn, Marie-Claire Dumas, Bruno Fabre, Fagus, Florian-Parmentier, Benjamin Fondane, Sylvie Gazagne, Denise Gellini, Vincent Gogibu, Grégory Haleux, Patricia Izquierdo, Francis Jammes, Kensaku Kurakata, Pierre Lachasse, Charles Lacoste, Jacques Le Gall, Agnès Lhermitte, Mikaël Lugan, Jean-Louis Meunier, Antoine Piantoni, Marcel Schwob, Jean-François Sené, Odile Serre, Michel Suffran, Than-Vân Ton-That, Jan van Nijlen, Shirley W. Vinall - Illustrateurs : Céline Brun-Picard, Marc Brunier-Mestas, Elisabeth Haakman, Huguette Lendel, LMG [Lolita M'Gouni] - Réalisation de la maquette : Xavier Legrand-Ferronnière (Entrelignes) - Adresse : Association Francis Jammes, Maison Chrestia, 7, avenue Francis Jammes, 64300 Orthez - ISSN : 2264-2064 - Imprimeur : ICN, Orthez]
N° 1 - Décembre 2012
1894-1914
La révolution Francis Jammes
[Date de publication : Décembre 2012 - Couverture : Imprimée en noir et rouge sur papier blanc à matière (Titre, Numéro, Illustration en noir et rouge [linogravure originale de Marc Brunier-Mestas], Éditeur ["édités par l'Association Francis Jammes"], Année) - 2e de couverture : muette - 3e de couverture : muette - 4e de couverture : Prix, ISBN, code barre, légende du Frontispice ("Linogravure originale de Marc Brunier-Mestas") - Dos : Numéro, Année, Titre, Éditeur - Page [1] : muette - Page [2] : Frontispice (linogravure originale de Marc Brunier-Mestas) - Page [3] : Faux-Titre (Titre, Numéro, Titre du Numéro ["1894-1914 / La révolution Francis Jammes"], Éditeur [Association Francis Jammes], Année) - Page [4] : Titre, Numéro, Date, Directeur de Publication, Collaborateurs du Numéro, Remerciements, Réalisation de la Maquette, Association Francis Jammes [coordonnées], Copyright, ISBN, Mentions ("Dépôt légal à parution" / "La reproduction des articles ou illustrations de ce Cahier est interdite sans l'autorisation de l’Éditeur. Seule la citation d'extraits dans des articles ou des comptes rendus est permise.") - Pages [5-6] : Sommaire - Page [44] : muette - Page [108] : muette - Page [120] : muette - Page [146] : muette - Page [150] : muette - Page [158] : muette - Page [162] : muette - Page [176] : muette - Pages 183-[185] : Liste des contributeurs - Page [186] : muette - Pages [187-188] : Association Francis Jammes / Quelques événements et activités en 2012 - Page [189] : muette - Page [190] : Achevé d'imprimer - Pagination : 190 pages]
Sommaire
Nicholas Newman : Introduction (p. 7)
LMG [Lolita M'Gouni] : [Sans titre], dessin (p. [8])
Mikaël Lugan : Avant-Propos (p. 9-12)
ÉTUDES(p. [13]-[146])
Jean-Louis Meunier : De la province vers Paris : les chemins d'une carrière, article [en regard de la première page de l'article, reproduction (p. [14] du manuscrit du poème "à Georges Rodenbach" de Francis Jammes - sur Jammes et Rodenbach, avec retranscription de lettres de Jammes à Rodenbach] (p. 15-[24])
Bruno Fabre : Francis Jammes et Marcel Schwob : une affectueuse connivence, article (p. 25-34)
Mikaël Lugan : L’Éolien et le Magnifique, article [sur Jammes et Saint-Pol-Roux, avec retranscription d'une lettre de Saint-Pol-Roux à Jammes datée du 28 avril 1899, et d'une lettre de Jammes à Saint-Pol-Roux datée de la Noël 1904] (p. 35-[43])
Sylvie Gazagne : Francis Jammes et Paul Claudel : deux poétiques de la conversion, article [suivi d'une bibliographie (p. [58])] (p. 45-[58])
Thanh-Vân Ton-That : Marcel Proust lecteur de Francis Jammes : influences, divergences et mystères, article (p. 59-[72])
Pierre Lachasse : Francis Jammes et les revues de "jeunes" : un compagnon de route indocile, article (p. 73-[82])
Shirley W. Vinall : Francis Jammes dans les pages de l'Anthologie-Revue de France et d'Italie, article [suivi d'un "appendice" : voir ci-dessous (p. [92])] (p. 83-91)
Francis Jammes : La jeune fille à la rose, poème [à Mademoiselle Marguerite Moreno - daté "1898" - appendice de l'article précédent] (p. [92])
Vincent Gogibu : Francis Jammes, André Gide & la NRF (1909-1914), article [première partie] (p. 93-98)
Stéphanie Bertrand : "Écrire est presque toujours de la littérature" : l'art de la formule dans la correspondance de Francis Jammes, article (p. 99-[107])
Patricia Izquierdo : L'influence de Francis Jammes sur quatre poétesses contemporaines, article [sur Anna de Noailles, Marie Dauguet, Marguerite Burnat-Provins, Cécile Sauvage] (p. 109-[119])
Antoine Piantoni : "Everybody loves Francis Jammes" : la réception de Francis Jammes dans le courant moderniste anglo-américain, article (p. 121-[145])
DOCUMENTS(p. [147]-[175])
Huguette Lendel : "Entre juin et juillet", collage (p. [148])
Francis Jammes, Marcel Schwob : Choix de lettres échangées entre Francis Jammes et Marcel Schwob, lettres [présentées (p. 149), retranscrites et annotées par Bruno Fabre - 6 lettres datant du "début juillet 1894" à "mars 1901"] (p. 149-[157])
Christian Buat : Gourmont ou Jammes ?, article [sur un portrait photographique de Gourmont, reproduit (p. 160)] (p. 159-[161])
Richard Buxton : Francis Jammes, article [paru initialement dans The New Age, vol. X, n° 11, 11 janvier 1912 - traduction d'Antoine Piantoni] (p. 163-[170])
Kensaku Kurakata : Les traductions japonaises de Francis Jammes, article [suivi d'une bibliographie des traductions japonaises de Francis Jammes (p. 173-[175])] (p. 171-[175])
*** : Index (p. [177]-182)
Document
"Avant-Propos"
En trente ans d’existence, l’Association Francis Jammes a fait paraître 54 bulletins. Le dernier en date, célébrant le centenaire des Géorgiques chrétiennes (1), montre combien les amis du poète sont demeurés attachés à défendre son œuvre auprès d’un public fidèle. Les Cahiers, dont voici le premier numéro, n’ont pas vocation à remplacer le bulletin ; mais, plus volumineux, plus éclectiques, réunissant des études et des documents inédits ou rares, ils comblent un manque et répondent à une attente. Le dernier colloque entièrement consacré à Francis Jammes datant de 1997, il devenait en effet nécessaire de réunir en un lieu, fût-il de papier, amateurs et chercheurs susceptibles, chacun dans leurs domaines et spécialités, d’éclairer davantage l’œuvre du poète et de mieux définir la place qui fut la sienne dans l’histoire de la poésie et de la littérature.
Le titre de ce premier Cahier, "la révolution Francis Jammes (1894-1914)", doit se comprendre à l’aune de cette ambition. 1894 : Le symbolisme triomphe. Francis Jammes a déjà fait paraître, à compte d’auteur et tirées à très-petit nombre, quatre minces plaquettes. Il en a adressé, d’Orthez, quelques exemplaires à des personnalités choisies du monde des lettres parisiennes qui, à leur tour, les font connaître : François Coppée, Stéphane Mallarmé, André Gide, Remy de Gourmont, etc. Il y a dans ces vers à la métrique personnelle, exaltant une vie simple et non exempts, toutefois, d’images audacieuses, un souffle nouveau. Cette poésie, consciemment ou inconsciemment, annonce la crise des valeurs symbolistes qui va éclater deux ans plus tard avec l’avènement du Naturisme, les évolutions des meilleurs écrivains du mouvement de 1886 (Vielé-Griffin, de Régnier, Remy de Gourmont, Gide, etc.) et la naissance d’une génération nouvelle qui reconnaîtra en l’auteur de De l'Angelus de l’Aube à l’Angelus du Soir un maître. C’est en ce sens que l’apparition de Francis Jammes dans le champ littéraire de la fin du XIXe siècle nous paraît s’apparenter – tout en laissant place au débat – à une révolution poétique, se nourrissant de toutes les critiques antérieures adressées aux excès symbolistes et se poursuivant dans les premières années du siècle nouveau qu’elle contribue à définir.
Les premiers articles recueillis ici s’intéressent aux relations de Francis Jammes avec ses confrères. Jean-Louis Meunier met en évidence d’abord, s’appuyant sur des lettres inédites, combien les débuts du poète ne passèrent pas inaperçus auprès de certains grands aînés comme Georges Rodenbach qui jouissait alors d’un renom mérité. Le poète belge et le jeune poète d’Orthez nouèrent une relation d’estime réciproque. Celle de Jammes avec Marcel Schwob fut d’amitié et d’admiration. L’auteur du Livre de Monelle fut un soutien important de Francis Jammes ; et l’analyse que fait Bruno Fabre de leur correspondance, également inédite, révèle l’"affectueuse connivence" qui liait ces deux poètes aux univers pourtant si différents. Les échanges chaleureux, dont il ne subsiste malheureusement que deux lettres, de Saint-Pol-Roux et de Francis Jammes, auraient aussi de quoi surprendre ; mais les deux poètes ne partageaient-ils pas, comme nous le relevons, un identique amour de la nature à l’origine d’une poésie empreinte de naïveté ? Sylvie Gazagne revient, quant à elle, sur la rencontre décisive avec Claudel et souligne les particularités de chacune des deux œuvres issues de la conversion au dogme catholique : la poésie de Jammes se veut toujours proche de l’humanité, de ses malheurs et de ses souffrances, quand celle de Claudel, plus intellectuelle, se nourrit d’un questionnement philosophique et théologique. Autre rencontre, essentiellement textuelle celle-ci, celle de Francis Jammes et de Marcel Proust. Après avoir rappelé combien les imaginaires des deux hommes étaient proches, et la possible influence que Jammes exerça sur Proust, Than-Vân Ton-That analyse le rêve célèbre du narrateur dans Sodome et Gomorrhe et donne, avec le concours de Freud et de Flaubert, une explication de l’énigmatique phrase : "cerfs, cerfs, Francis Jammes, fourchette".
Les revues de "jeunes" jouèrent un rôle essentiel dans les dernières années du XIXe siècle et les premières du suivant. Pierre Lachasse met en évidence la stratégie littéraire que les collaborations de Francis Jammes à la Revue blanche, au Mercure de France et à l’Ermitage dessinent afin de donner à l’œuvre les meilleures chances d’exister et de rayonner alors même que l’espace réservé à la poésie dans ces périodiques se réduit. Shirley W. Vinall étudie plus particulièrement l’influence que les poèmes de Jammes purent avoir sur le mouvement de la "Renaissance latine" dont l’Anthologie-Revue de France et d’Italie fut un des organes. Représentative de la place du poète à cette époque, la revue accueille dans ses pages les tenants d’un retour au classicisme et quelques débutants, comme Marinetti, en quête de modernité, tous admirateurs de Francis Jammes. Vincent Gogibu, dans la première partie d’un article qui sera complété dans le prochain Cahier, s’attarde sur les relations difficiles d’André Gide et de Jammes autour de la création et des balbutiements de la N.R.F. Le besoin de s’imposer, malgré la distance qui le sépare de Paris, dans les milieux littéraires apparaît également à travers l’usage fréquent d’aphorismes ou d’énoncés gnomiques dans les lettres adressées à d’autres écrivains. Stéphanie Bertrand y voit un souci de "manifester", c’est-à-dire de s’affirmer auprès de l’autre et de le convaincre.
Il aura fallu assez peu de temps à Francis Jammes pour se faire un nom et créer autour de son œuvre – non sans, naturellement, inspirer quelques critiques – un véritable engouement qui ne tarda pas à le distinguer comme un des représentants les plus doués de la "poésie nouvelle". Nombreux sont les jeunes, à l’aube du XXe siècle, qui reconnaissent en lui un maître et s’inscrivent dans son sillage. Patricia Izquierdo relève ainsi les traces de l’influence de Francis Jammes sur quatre poétesses : Anna de Noailles, Cécile Sauvage, Marguerite Burnat-Provins et Marie Dauguet, toutes redevables au Cygne d’Orthez. Mais le rayonnement du poète dépassa les simples frontières hexagonales et son œuvre fut lue, appréciée, commentée, discutée, notamment par les jeunes écrivains du courant moderniste anglo-saxon, ainsi que le montre Antoine Piantoni dans son étude détaillée – la dernière de ce Cahier – sur la réception de la poésie de Francis Jammes en Angleterre et aux États-Unis.
Dans la partie "Documents", le lecteur trouvera des compléments à certaines études. Ainsi, prolongeant son article sur Francis Jammes et Marcel Schwob, Bruno Fabre présente et annote six lettres choisies dans leur correspondance inédite. Antoine Piantoni propose une traduction du bel article de Richard Buxton, qui illustre parfaitement ce que fut la réception anglo-saxonne de l’œuvre de Jammes. "Gourmont ou Jammes ?" s’interroge Christian Buat à propos d’une photographie reproduite dans la monographie que Pierre de Querlon consacra à Remy de Gourmont, et censée représenter ce dernier à l’âge de trente ans. La ressemblance est frappante… avec Jammes, alors même que Gourmont ne s’y reconnaît pas. Kensaku Kurakata, enfin, nous conduit au Japon et dresse la bibliographie des traductions japonaises de Francis Jammes, prouvant l’intérêt relativement précoce des Japonais pour sa poésie et pour ses romanesques jeunes filles.
Au seuil de ce Cahier, il nous faut également signaler à l’attention du lecteur, les trois contributions graphiques de Marc Brunier Mestas, Huguette Lendel et Lolita M’Gouni, artistes contemporains qui nous ont fait le plaisir et l’honneur de créer spécialement pour cette première livraison trois magnifiques images inspirées par l’œuvre de Jammes.
Nous remercions tous les contributeurs qui ont rendu ce numéro possible. Nos remerciements vont aussi à l’Association Francis Jammes, à la Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet et aux A.M.L. de la Bibliothèque Royale de Belgique, qui nous ont permis de consulter ou qui nous ont communiqué des documents essentiels à la réalisation de ce numéro. Le deuxième, déjà, est en préparation : les propositions pour le premier ayant été nombreuses et toutes n’ayant pu nous parvenir à temps, elles paraîtront dans le suivant qui continuera d’étudier d’autres aspects de la révolution Francis Jammes.
Mikaël LUGAN.
(1) Les Géorgiques chrétiennes (Francis Jammes) – Centenaire de la parution (1912-2012), Orthez, Association Francis Jammes, 2e trimestre 2012. Le bulletin se compose de trois études consacrées au grand recueil catholique du poète : "“Il faut travailler pour le siècle futur” / Les Géorgiques chrétiennes de Francis Jammes", par Jacques Le Gall ; "Les Géorgiques : Virgile, Francis Jammes, Claude Simon", par Denise Gellini ; "Le souffle marin des Géorgiques", par Hélène Charpentier. Ces trois études sont suivies d’une quatrième intitulée "Le Livre de Saint-Joseph : une autobiographie spirituelle", par le Frère Marc Doucet, qui s’intéresse à une œuvre plus tardive de Jammes.
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