N° 7 - Octobre 2014
[Date de publication : Octobre 2014 - Couverture : Imprimée en noir sur papier blanc (Titre, Sous-Titre, Numéro, Date, Illustration en noir couvrant le dos) - 2e de couverture : Sous-Titre, Mention de périodicité ("Publication annuelle de la Société Marcel Schwob"), Adresse, Directeur de la Publication, Rédaction, Comité de rédaction, Correspondants étrangers, Réalisation de la maquette, Vente au numéro, ISSN - 3e de couverture : Société Marcel Schwob (Site, Fondation, But, Conseil d’Administration, Adhésion) - 4e de couverture : Suite de l'illustration, signature autographe de Marcel Schwob - Page [1] : muette - Page [2] : muette - Page [3] : Faux-Titre (Titre, Sous-Titre, Numéro, Illustration représentant une main tenant un livre ouvert, Année, Éditeur [Édités par la Société Marcel Schwob], Paris) - Page [4] : muette - Page [82] : muette - Page [128] : muette - Pages [150] : muette - Pages [179] : Contributeurs - Pages 180-181 : Table des Matières - Page [182] : Achevé d'imprimer, Imprimeur - Pagination : 182 pages]
Sommaire
Bruno Fabre : Éditorial, article [en épigraphe, citation des Invectives de Paul Verlaine : "Schwob, "la Terreur future", elle existe, très cher, / Plus que dans votre livre, excessive et superbe, / Tuant l'humanité comme on fauche de l'herbe / Par la misère et par la flamme et par le fer."] (p. 5-7)
Robert Ziegler : Au pays du miroir : les fictions de fuite de Marcel Schwob, article [en regard de la première page de l'article, reproduction de la une du Gil Blas illustré du 5 mars 1893 illustrée par Steinlen, "Les Milésiennes" (p. 8) - Traduction : Caroline Campot et Agnès Lhermitte - en regard de la dernière page de l'article, détail de l'illustration précédente (p. [25])] (p. 9-24)
Ricardo Godoy : Dessin [daté "2014"] (p. [26])
DOSSIER LA LÉGENDE DES GUEUX(p. [27]-81)
Édith Perry : Le gueux dans tous ses états, article [en regard de la première page de l'article, reproduction d'un détail de "Le Loup" de Théophile-Alexandre Steinlen paru en une du Gil Blas illustré du 13 novembre 1892 (p. [28]), et reproduction de la une en cul-de-lampe (p. 39)] (p. 29-39)
Takeshi Matsumura : Les premiers contes de Marcel Schwob et la lexicographie, article [en regard de l'article, reproduction de la couverture du Dictionnaire de l'Argot par MM. Jules Lermina et Henri Levêque (p. [40]) - en regard de la dernière page de l'article, reproduction de la couverture du Dictionnaire historique, étymologique et anecdotique de l'Argot parisien (p. [51])] (p. 41-50)
Bruno Fabre : "Fanchon-la-Poupée" et la chanson poissarde, article [en regard de la première page de l'article, reproduction de "Fanchon-la-Poupée" de Théophile-Alexandre Steinlen en une du Gil Blas illustré du 3 août 1890 (p. [52])] (p. 53-65)
Agnès Lhermitte : Marcel Schwob, "écrivain breton" ?, article [en regard de la première page de l'article, cartes de "La Bretagne de Marcel Schwob" (p. [66]) - nombreuses illustrations dans le texte - suivi d'une bibliographie des "Contes de Marcel Schwob situés (plus ou moins) en Bretagne"] (p. 67-81)
RÉSONANCES AUTOUR DES PREMIERS CONTES(p. [83]-[127])
Bruno Fabre : Quatre contes de Marcel Schwob illustrés par T.-A. Steinlen, article [en regard de la première page de l'article, reproduction de "Fleur de Cinq-pierres" de Steinlen en une du Gil Blas illustré du 24 juillet 1892 (p. [84]) - en pied d'article, reproduction d'une carte autographe de Steinlen conservée dans le Fonds Schwob de la Bibliothèque de la Ville de Nantes] (p. 85-89)
Agnès Lhermitte : Deux épigones d'un Marcel Schwob "breton" : Claude Cahun et Eugène Montfort, article ["Claude Cahun : Vues et visions (1914-1919)" - (p. 91-95) suivi de "La Forêt du Gâvre" par Lucy Schwob (p. 96-98) ; "Eugène Montfort : Un cœur vierge (1920)" - (p. 101-103) ; en regard de la première page de l'article, reproduction d'une photographie de la "Maison de Maurice Schwob, Quai de la Petite Chambre, Le Croisic" (p. [90]) - illustrations dans et hors texte] (p. 91-103)
Bruno Fabre : Une lettre retrouvée de Marcel Schwob à Eugène Montfort, présentation [en regard, reproduction du portrait d'Eugène Montfort par Charles Camoin] (p. [92])
Marcel Schwob : Lettre à Eugène Montfort, lettre [datée "Paris dimanche 5 avril 1903" - en regard de la lettre, reproduction du portrait d'Eugène Montfort par Raoul Dufy (p. [107])] (p. 106)
Gisèle Vanhese : Des contes de Marcel Schwob à Biserica Neagra (1971) d'Anatol E. Baconsky, article [en regard de la première page de l'article, reproduction de Guerre civile (1871) d’Édouard Manet (p. [108])] (p. 109-126)
DOCUMENTS(p. [129]-[149])
Agnès Lhermitte : Les brouillons de "Crève-cœur", article [en regard de la première page de l'article, reproduction de "A Montrouge" de Steinlen, étude pour la couverture du Gil Blas illustré (p. [130]) - suivi des trois versions de "Crève-cœur" : deux premières versions manuscrites avec reproduction des manuscrits, et version publiée dans L’Écho de Paris du 3 novembre 1889] (p. 131-139)
Cyril Bongers : Autour d'une dédicace de La Croisade des enfants de Gabriel Pierné, article [en regard de la première page de l'article, reproduction du faux-titre de La Croisade des Enfants de Gabriel Pierné avec la dédicace (p. [140]) - en regard de la dernière page de l'article, reproduction de la couverture de la partition (p. [149])] (p. 141-148)
CORRESPONDANCE
(p. [151]-171)
Bruno Fabre : Sept lettres inédites de Maurice Beaubourg à Marcel Schwob, présentation [en regard de la première page de l'article, reproduction de la couverture du tome Ier de la 5e année de La Grande Revue Paris et Saint-Pétersbourg (p. [152])] (p. 153-154)
Maurice Beaubourg : Lettres à Marcel Schwob, correspondance [sept lettres datées de 1891 à 1903] (p. 155-162)
Maurice Beaubourg : Annexe : Physionomies littéraires : Marcel Schwob (1891), article [extrait de La Grande Revue Paris et Saint-Pétersbourg, n° 27, 10 novembre 1891] (p. 163-165)
Bruno Fabre : Deux lettres inédites de Jean-Marc Bernard à Marcel Schwob au sujet des "pieds blancs" de Villon, présentation [en regard de la première page, portrait de François Villon (p. [166])] (p. 167-168)
Jean-Marc Bernard : Deux lettres à Marcel Schwob, lettres [datées "10.11.04" et "6.1.05" - et un extrait de "Villon et ses commentateurs" par J.-M. Bernard] (p. 168-171)
Ricardo Godoy : Dessin [daté "2014"] (p. [172])
A[gnès]. L[hermitte]., B[runo]. F[abre]. : Glanures [Éditions. - Marcel Schwob, Mimes, Paris, éd. Sillage, 2014 - signé B. F. (p. 173) ; François Villon, par R.-L. Stevenson, un logis pour la nuit / et Marcel Schwob, françois villon [sic], Paris, éd. marguerite waknine, coll. "livrets d'art", 2014 - signé A. L. (p. 173-174) ; Alexandre Gefen, Vies imaginaires dans la littérature française : une anthologie, Paris, Gallimard, "Folio classique", 2014 - signé A. L. (p. 174) ; Thèse. - Cédric de Guido, "Marcel Schwob : un journaliste de l'espèce rare", thèse soutenue le 6 février 2014 à l'Université Lumière-Lyon II, sous la direction d'Olivier Bara - signé A. L. (p. 175) ; Études. - Julien Schuh, Alfred Jarry, le colin-maillard cérébral, Paris, Honoré Champion, coll. "Romantisme et Modernités", 2014 - signé A. L. (p. 175-176) ; Alexia Kalantzis, "L'essai dans l'oeuvre de Remy de Gourmont et de Marcel Schwob : enjeux génériques et littéraires", Romantisme, "L'essai", Paris, Armand Colin, n° 164, 2e trim. 2014 - signé B. F. (p. 176-177) ; Divers. - La Porte des rêves dans la Bibliothèque numérique sur le "Livre Espace de Création" - signé B. F. (p. 177) ; Lecture publique de deux contes de Schwob ; Refondation du site www.marcel-schwob.org - signé A. L. (p. 178)], comptes rendus (p. 173-178)
*** : Table des Matières (p. 180-181)
Document
"Éditorial"
Schwob, "la Terreur future", elle existe, très cher,Plus que dans votre livre, excessive et superbe,Tuant l’humanité comme on fauche de l’herbePar la misère et par la flamme et par le fer.
Paul Verlaine, Invectives
La Société Marcel Schwob a dix ans !
Fondée en 2004 dans le but de célébrer le centenaire de la disparition de l’écrivain par diverses manifestations (colloque de Cerisy-la-Salle en août 2005, exposition et journée d’études à Nantes en 2006) et publications (catalogue de l’exposition chez Gallimard, numéro spécial de la revue Europe en mai 2006, actes du colloque de Cerisy en 2007), elle publie depuis 2008 des Cahiers annuels auxquels collaborent chercheurs et artistes fervents de l’œuvre de Schwob. Après Vies imaginaires (Spicilège n° 2), La Croisade des enfants (Spicilège n° 3 et 4) et Le Livre de Monelle (Spicilège n° 5 et 6), une relecture des premiers contes s’imposait.
"Ces nouvelles sont toutes ou rares ou curieuses, d’un sentiment étrange, avec une sorte de magie de style et d’art. Cinq ou six […] sont en leur genre de vrais chefs-d’œuvre (1)." C’est par ces mots qu’Anatole France conclut l’article qu’il consacre à Marcel Schwob, à la publication de Cœur double chez Ollendorff en 1891. A vingt-quatre ans, le jeune auteur vient de publier son premier livre, composé de trente-quatre contes et nouvelles publiés antérieurement dans L’Écho de Paris, le Supplément de La Lanterne, ou Le Phare de la Loire. Ce recueil composite s’articule selon deux parties ("Cœur double" / "La Légende des gueux"), la première privilégiant les registres du fantastique et du merveilleux, la seconde un défilé d’infâmes et de misérables dans une veine sociale sublimée par un imaginaire et un art du récit très personnels. C’est à cette dernière partie de Cœur double que cette livraison de Spicilège s’intéresse, série de contes qui croise les titres de La Légende des siècles de Victor Hugo et de La Chanson des gueux de Jean Richepin, tout en proposant, à travers quelques fragments de vie d’individualités obscures, une Histoire de l’humanité calquée sur le sommaire des ouvrages de compilation qui égrènent les aventures des malfaiteurs à travers les siècles (2).
L’essai liminaire de ce Spicilège fait le lien entre les investigations sur Le Livre de Monelle et les premiers contes de l’auteur : à travers les thèmes du miroir et de l’enfance, de l’évasion et de la mort, Robert Ziegler investit le continuum imaginaire de l’auteur et nous plonge dans les profondeurs de la psyché schwobienne.
Le DOSSIER explore des voies peu empruntées jusqu’ici en se focalisant sur les contes mettant en scène la pègre et les marginaux qui hantent "La Légende des gueux". Édith Perry s’interroge sur la notion de gueux chez Schwob, à l’identité multiple et insaisissable, osant une lecture politique et morale de contes qui sollicitent l’éthique du lecteur. Takeshi Matsumura initie une réflexion lexicologique sur l’argot et la langue populaire qui affleurent dans certains contes, reflet des recherches philologiques de l’auteur et de son inclination pour les milieux populaires et criminels. Les renseignements très précis fournis par notre collègue japonais montrent la nécessité d’établir un jour une édition critique et scientifique de Cœur double, voire de l’œuvre complet de l’auteur. "Fanchon-la-Poupée" met en lumière l’intérêt de Schwob pour la chanson populaire et la littérature poissarde qui irriguent ce conte, à côté de la récriture des grands maîtres de la littérature en langue anglaise, Poe, Stevenson et Twain qui inspirent la plupart des contes fantastiques et humoristiques de Cœur double. "Ce Breton sait parler au besoin le plus pur argot parisien (3)", écrivait Anatole France. Alors que George Schwob s’offusquait de voir son fils pris pour un breton et non pour un sémite (4), Agnès Lhermitte enquête sur la place de la Bretagne dans la vie et les contes de Schwob et montre que le pittoresque régionaliste est souvent subordonné aux obsessions personnelles de l’auteur.
Les gueux de Paris et les grèves bretonnes chers à l’écrivain se déclinent dans des RÉSONANCES plastiques et livresques. À la découverte de quatre illustrations des contes de Schwob par Théophile-Alexandre Steinlen dans le Gil Blas illustré, succède l’évocation de deux livres, Vues et visions de Claude Cahun et Un cœur vierge d’Eugène Montfort, inspirés par la Bretagne aimée par Schwob. Un texte de jeunesse de Lucy Schwob et une lettre d’Eugène Montfort complètent ces prolongements de l’œuvre de l’écrivain "breton" au XXe siècle. L’influence de Schwob s’étend aussi à d’autres sphères culturelles : Gisèle Vanhese rapproche "La Terreur future", dernier conte de Cœur double, de Biserica neagră de l’écrivain roumain Anatol E. Baconsky.
En guise de DOCUMENTS, nous proposons la reproduction et la transcription de deux manuscrits autographes du début de "Crève-cœur" (Cœur double) qu’Agnès Lhermitte confronte au texte définitif. Cyril Bongers, spécialiste de Gabriel Pierné, nous gratifie de nouvelles analyses qui précisent celles qu’il a initiées dans Spicilège n° 4, suite à la découverte d’une dédicace autographe du compositeur de La Croisade des enfants à Luc-Olivier Merson.
Les amateurs de CORRESPONDANCE découvriront les lettres inédites de Maurice Beaubourg à Schwob, accompagnées d’un article critique de cet écrivain oublié. Son commentaire de Cœur double mérite d’être connu, autant que les articles de Jules Renard et d’Anatole France sur le premier recueil de l’auteur (5). Deux lettres inédites de Jean-Marc Bernard à Schwob au sujet des "pieds blancs" de Villon offrent un complément à la présentation du poème "Adieux à Monelle", publié dans la dernière livraison de Spicilège.
Comme chaque année, les GLANURES recensent les publications récentes concernant Marcel Schwob. Vous pouvez les retrouver aussi dans les Actualités du nouveau site de la Société Marcel Schwob (www.marcel-schwob.org) que je vous invite à redécouvrir.
Bruno FABRE
(1) Anatole France, "M. Marcel Schwob", La Vie littéraire, Calmann Lévy, 1892, p. 324.
(2) Voir notamment Histoire dramatique des brigands célèbres sur mer et sur terre, Truands, Tueur [sic], Bohémiens, Chauffeurs, Étouffeurs, Endormeurs, Empoisonneurs, Thugs ou étrangleurs de l'Inde, Barbets, Bandits, Pirates, Corsaires, etc., etc., etc., Paris, B. Renault éditeur, 1845, où l'on retrouve nombre de bandes dangereuses ou de malfrats auxquels Schwob a consacré un conte.
(3) Anatole France, art. cit., p. 324.
(4) Lettre de George Schwob à son fils, citée par Pierre Champion, Marcel Schwob et son temps, Paris, Grasset, 1927, p. 63.
(5) On peut les lire dans Marcel Schwob d'hier et d'aujourd'hui, textes réunis et présentés par Christian Berg et Yves Vadé, Seyssel, Champ Vallon, 2002.
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